17h j’me réveille j’ai encore rien branlé d’ma vie.
J’pense pas qu’ça intéresse grand monde j’vais quand même donner mon avis, si être en vie se résume à n’pas sombrer dans la folie à trouver une activité pour mieux faire passer l’agonie,
militer en toute humilité pour la postérité, j’abandonne la futilité de toute idée d’utilité.
Et j’vous emmerde!
Vous avec vos jolies vies réglées que rien n’empêchera d’régner sur vos 40 mètres carrés.
Vous êtes mêmes prêts à vous saigner pour ne surtout pas les perdre, vos jolis royaumes baignés dans la lumière artificielle.
J’échange le ciel contre un néon la neige contre une dose de fréon, au frais à l’ombre je survis pour mieux faire sortir mes démons.
Je joue aux dés mes lendemains mais lentement dans mes deux mains s’impriment leurs faces qui en se mêlant deviennent une myriade de p’tits points.
Alors dans un élan j’pète le néon sur mon frigo qui se perce et laisse passer le fréon glacé qui se répand.
Mal à l’aise, devant la seule action qui pèse en face ma carcasse, qui m’efface et met fin à mon trajet, j’deviens fragile.
Caoutchouc qui casse au lieu de tordre,
molosse aux mâchoires d’argile qui montre les crocs mais n’peut pas mordre.
Immolé par le froid, isolé pour la dernière fois, si seul et si entouré ne dites rien et enterrez moi.